La une du journal municipal montre des enfants avec un gilet jaune.
A priori, l'idée est sympathique. Elle l'est même...a posteriori.
Mais, implicitement, et sans doute sans malice, l'image tend à faire croire que la marche à pieds, le vélo, c'est juste pour les enfants. Les grandes personnes, elles, ont des voitures.
Pourtant, la marche, le vélo, sont les modes de déplacement les plus commodes sur des distances raisonnables, ce sont de plus des activités qui ne polluent pas, qui sont bonnes pour la santé, et ce sont des modes de déplacements qui n'encombrent pas les artères de nos villes.
La question est donc : que fait la commune pour encourager la pratique quotidienne (et non pas seulement "récréative") de la marche à pieds dans la ville, sachant que la plupart des déplacements automobiles au sein de l'agglomération se font sur moins de 3 kilomètres (selon la récente enquête déplacements faite à la demande de Lille Métropole).
Concernant la marche à pieds, la priorité est de se déplacer dans la ville en toute sécurité. Dans certains secteurs, du fait d'ailleurs de l'ancienne municipalité, les déplacements à pieds sont particulièrement dangereux, et si les enfants ont à juste titre droit à un gilet jaune, il conviendrait d'en distribuer, par exemple, aux piétons contraints d'emprunter la rue Léon Jouhaux, venant ou se rendant des nouveaux logements de la rue du Haut Vinage pour aller à l'école De Gaulle ou aux commerces de l'Orée du Golf.
Investir, avec Lille Métropole, pour installer des trottoirs là où il est nécessaire qu'il y en ait serait une première priorité.
Faire en sorte que les piétons, les handicapés moteurs, ou les mamans avec des landaus, ne soient pas contraints d'aller sur la chaussée, du fait du stationnement anarchique des voitures en serait une seconde. C'est bien sûr une question de sécurité publique, mais pas seulement.
C'est aussi une question d'aménagement, et un travail continu et de de long terme pour le report progressif des déplacements de la voiture vers d'autres moyens, transports en commun, vélo, marche à pieds. C'est d'autant plus important que 36% des familles wasquehaliennes, selon l'INSEE, ont deux voitures et plus par ménage, dans une commune dont les voies anciennes sont étroites.
Concernant le vélo, si les avenues de Flandre et de la Marne comportent des pistes cyclables en relativement bon état, et, depuis longtemps, il faut noter:
- que le système des feux sur ces avenues désavantage les cyclistes, ce qui ne dissuade pas cependant un certain usage du vélo au titre du déplacement professionnel.
- en revanche, qu'il n'y a pas de bandes cyclables en continuité sur l'axe nord-sud, du Capreau vers le centre-ville, et, de manière générale, peu de continuité entre les axes aménagés .
Il y a même, Avenue Mandela, une piste cyclable totalement occupée par le stationnement automobile! Il est vrai que l'ancienne municipalité a laissé construire des garages en sous-sol dans une zone où la nappe phréatique est très haute!
Concevoir un plan cyclable cohérent sur la ville, avec l'aide de Lille Métropole et les conseils de l'ADAV permettra un usage accru parce que plus sûr du vélo comme moyen usuel de déplacement, l'offre de V'Lille au Capreau et au Métro Hôtel-de-Ville parachevant ce plan .
dimanche 30 novembre 2014
Un conseil ordinaire?
Disons-le tout net: le conseil municipal de ce samedi 22 novembre,
commencé à 8h30, était copieux, trop, sans doute, par la quantité de
sujets importants qui auraient mérité mieux que les débats du conseil:
des débats publics.
Budget supplémentaire, tarifs scolaires, politique de sécurité et de prévention de la délinquance, conseils de quartiers, logements sociaux...Ce n'est pas rien.
Mais, malgré une certaine capacité collective de la nouvelle municipalité à se partager la parole (cela change au moins de l'ancienne) et à répondre à l'opposition, l'équipe de Mme Ducret montre les impasses de son programme:
Des promesses de baisses d'impôts difficiles à tenir:
L'équipe Vignoble a,au fil des ans, créé une situation difficile : fort endettement de la commune, effectifs municipaux pléthoriques pour une commune de cette strate, et, en tout cas, peu en rapport avec le service réellement rendu aux habitants, faiblesse corollaire des investissements... Il faut de sacrés efforts pour sortir la ville de cette situation.
Le débat sur le budget supplémentaire a montré en tout cas qu'il serait bien difficile à la nouvelle équipe de tenir sa promesse de réduction de 3% de la fiscalité locale tout en faisant les investissements nécessaires, à réduire rapidement le personnel tout en respectant son statut, et sans diminuer considérablement les pourtant relativement maigres services rendus à la population.
Certes, on a voté quelques recettes de poche avec la taxe de séjour et le principe de vente de véhicules et de biens mobiliers. Mais notablement pas assez pour compenser les baisses de ressources dues à des surestimations des recettes fiscales et aux baisses de dotation. A l'échelle du budget de la commune (33 millions d'euros), perdre 400 000 euros n'est peut-être pas grand chose, mais comme on ne peut pas si facilement et si rapidement tailler dans le fonctionnement, cela veut dire qu'on n'investit quasiment plus, si ce n'est pour des réparations urgentes.
Budget participatif
Dans une telle situation, il serait particulièrement intéressant d'associer le maximum de forces vives aux choix à opérer. Nous prônions la mise en place d'un budget participatif permettant à chacun de mieux percevoir la situation de la commune et d'opérer des choix en toute responsabilité:
- Etat des lieux incluant l'état du patrimoine communal (écoles et autres équipements municipaux);
- Etat des besoins de la commune à court, moyen et long terme, en investissement (programme prévisionnel) et en services à rendre aux habitants,
- Etat précis du personnel, de ses possibilités réelles d'évolution de carrière et de mobilité externe; de sa capacité à s'engager lui-même dans une maîtrise de la masse salariale; des possibilités de retour en régie d'activités...
- Choix d'économies budgétaires réalistes à court ou moyen terme;
- Evolution de la fiscalité en fonction de ce contexte et révision du calcul des bases.
Une telle démarche aurait sans doute permis de ne pas sortir des slogans dogmatiques, mais de faire consentir à chacun des efforts permettant un redressement financier de la commune qui ne compromette pas son avenir.
Sécurité et prévention:
Sujet philosophique: Comment une caméra passive peut-elle "protéger"? Toute à sa vision idéologique et technocratique de la sécurité, la nouvelle municipalité tombe à pieds joints dans la mode coûteuse de la prétendue "vidéo-protection" au moment où les Anglais s'aperçoivent, austérité oblige, de la gabegie qu'a entraîné sa politique systématique d'installations vidéo. En 2008, Scotland Yard reconnaissait publiquement que cette politique était inefficace.
Un coût exorbitant pour un résultat contestable
L'examen des expériences internationales et de l'expérience française (un rapport de 2011 demandé par Brice Hortefeux en fait la démonstration involontaire) montre que le taux d'élucidation des délits n'est pas sensiblement plus performant dans les communes où il y a des caméras que là où il n'y en a pas.
Le Départeent de la Justice des Etats Unis indique qu'à terme, elles ne peuvent ni faire reculer seules la délinquance ni rassurer la population.
Bref, le bénéfice recueilli est surtout celui des sociétés qui les fabriquent.
Voisin vigilant, ou voisin solidaire?
L'autre gadget de la municipalité est le dispositif "voisins vigilants".
Certes, la sécurité est un bien commun. Tout citoyen a un rôle à jouer pour prévenir la délinquance, pour contribuer à la tranquillité publique, pour développer une culture du risque, afin d'éviter de se mettre en danger lui et sa famille.
Mais la question de la sécurité et de la vigilance entre voisins ne peut être traitée à part : elle doit être intégrée à un effort global vers plus de lien social (ce qui est vrai pour la surveillance et les risques de cambriolages l'est aussi pour la canicule, les personnes âgées la surveillance des enfants, les cas de force majeure ... ).
Il nous parait plus utile et efficace de favoriser les solidarités de voisinage, plutôt que d’encourager de possibles dérives vers des milices et une paranoïa permanente uniquement centrée sur la sécurité. A ce titre, les associations de quartier, les repas de quartiers aident à mieux se connaître et à développer ces actions d'entraide, que ce soit surveiller la maison de son voisin quand il est en vacances et nourrir le chat, aider sa voisine âgée, réprimander un enfant dégradant un jeune arbre, informer son voisin que stationner sur le trottoir c'est bien gênant.
A quand un vrai Conseil Local de Sécurité et de prévention de la Délinquance?
Cela ne coûte pas cher, cela pouvait être mis en place rapidement, et cela peut rendre de grands services. Pourquoi? En réunissant ensemble Mairie, Police nationale, structures de la jeunesse, bailleurs sociaux et union des commerçants, on peut, ensemble, mutualiser, analyser et compléter les statistiques de la délinquance, réaliser un état des lieux partagé.
On peut donc, ensemble, coordonner les actions entre tous, éducateurs, bailleurs, commerçants et police. C'est cette mobilisation humaine qui permettra, d'abord, des actions de prévention efficaces, et, chaque fois que nécessaire, une action policière ciblée. La technique peut, ensuite, et à bon escient, venir à l'appui de cette mobilisation des acteurs de la ville. Mais pas l'inverse.
Budget supplémentaire, tarifs scolaires, politique de sécurité et de prévention de la délinquance, conseils de quartiers, logements sociaux...Ce n'est pas rien.
Mais, malgré une certaine capacité collective de la nouvelle municipalité à se partager la parole (cela change au moins de l'ancienne) et à répondre à l'opposition, l'équipe de Mme Ducret montre les impasses de son programme:
Des promesses de baisses d'impôts difficiles à tenir:
L'équipe Vignoble a,au fil des ans, créé une situation difficile : fort endettement de la commune, effectifs municipaux pléthoriques pour une commune de cette strate, et, en tout cas, peu en rapport avec le service réellement rendu aux habitants, faiblesse corollaire des investissements... Il faut de sacrés efforts pour sortir la ville de cette situation.
Le débat sur le budget supplémentaire a montré en tout cas qu'il serait bien difficile à la nouvelle équipe de tenir sa promesse de réduction de 3% de la fiscalité locale tout en faisant les investissements nécessaires, à réduire rapidement le personnel tout en respectant son statut, et sans diminuer considérablement les pourtant relativement maigres services rendus à la population.
Certes, on a voté quelques recettes de poche avec la taxe de séjour et le principe de vente de véhicules et de biens mobiliers. Mais notablement pas assez pour compenser les baisses de ressources dues à des surestimations des recettes fiscales et aux baisses de dotation. A l'échelle du budget de la commune (33 millions d'euros), perdre 400 000 euros n'est peut-être pas grand chose, mais comme on ne peut pas si facilement et si rapidement tailler dans le fonctionnement, cela veut dire qu'on n'investit quasiment plus, si ce n'est pour des réparations urgentes.
Budget participatif
Dans une telle situation, il serait particulièrement intéressant d'associer le maximum de forces vives aux choix à opérer. Nous prônions la mise en place d'un budget participatif permettant à chacun de mieux percevoir la situation de la commune et d'opérer des choix en toute responsabilité:
- Etat des lieux incluant l'état du patrimoine communal (écoles et autres équipements municipaux);
- Etat des besoins de la commune à court, moyen et long terme, en investissement (programme prévisionnel) et en services à rendre aux habitants,
- Etat précis du personnel, de ses possibilités réelles d'évolution de carrière et de mobilité externe; de sa capacité à s'engager lui-même dans une maîtrise de la masse salariale; des possibilités de retour en régie d'activités...
- Choix d'économies budgétaires réalistes à court ou moyen terme;
- Evolution de la fiscalité en fonction de ce contexte et révision du calcul des bases.
Une telle démarche aurait sans doute permis de ne pas sortir des slogans dogmatiques, mais de faire consentir à chacun des efforts permettant un redressement financier de la commune qui ne compromette pas son avenir.
Sécurité et prévention:
Sujet philosophique: Comment une caméra passive peut-elle "protéger"? Toute à sa vision idéologique et technocratique de la sécurité, la nouvelle municipalité tombe à pieds joints dans la mode coûteuse de la prétendue "vidéo-protection" au moment où les Anglais s'aperçoivent, austérité oblige, de la gabegie qu'a entraîné sa politique systématique d'installations vidéo. En 2008, Scotland Yard reconnaissait publiquement que cette politique était inefficace.
Un coût exorbitant pour un résultat contestable
L'examen des expériences internationales et de l'expérience française (un rapport de 2011 demandé par Brice Hortefeux en fait la démonstration involontaire) montre que le taux d'élucidation des délits n'est pas sensiblement plus performant dans les communes où il y a des caméras que là où il n'y en a pas.
Le Départeent de la Justice des Etats Unis indique qu'à terme, elles ne peuvent ni faire reculer seules la délinquance ni rassurer la population.
Bref, le bénéfice recueilli est surtout celui des sociétés qui les fabriquent.
Voisin vigilant, ou voisin solidaire?
L'autre gadget de la municipalité est le dispositif "voisins vigilants".
Certes, la sécurité est un bien commun. Tout citoyen a un rôle à jouer pour prévenir la délinquance, pour contribuer à la tranquillité publique, pour développer une culture du risque, afin d'éviter de se mettre en danger lui et sa famille.
Mais la question de la sécurité et de la vigilance entre voisins ne peut être traitée à part : elle doit être intégrée à un effort global vers plus de lien social (ce qui est vrai pour la surveillance et les risques de cambriolages l'est aussi pour la canicule, les personnes âgées la surveillance des enfants, les cas de force majeure ... ).
Il nous parait plus utile et efficace de favoriser les solidarités de voisinage, plutôt que d’encourager de possibles dérives vers des milices et une paranoïa permanente uniquement centrée sur la sécurité. A ce titre, les associations de quartier, les repas de quartiers aident à mieux se connaître et à développer ces actions d'entraide, que ce soit surveiller la maison de son voisin quand il est en vacances et nourrir le chat, aider sa voisine âgée, réprimander un enfant dégradant un jeune arbre, informer son voisin que stationner sur le trottoir c'est bien gênant.
A quand un vrai Conseil Local de Sécurité et de prévention de la Délinquance?
Cela ne coûte pas cher, cela pouvait être mis en place rapidement, et cela peut rendre de grands services. Pourquoi? En réunissant ensemble Mairie, Police nationale, structures de la jeunesse, bailleurs sociaux et union des commerçants, on peut, ensemble, mutualiser, analyser et compléter les statistiques de la délinquance, réaliser un état des lieux partagé.
On peut donc, ensemble, coordonner les actions entre tous, éducateurs, bailleurs, commerçants et police. C'est cette mobilisation humaine qui permettra, d'abord, des actions de prévention efficaces, et, chaque fois que nécessaire, une action policière ciblée. La technique peut, ensuite, et à bon escient, venir à l'appui de cette mobilisation des acteurs de la ville. Mais pas l'inverse.
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